Rando/ Chochlakies

Chochlakies

Les gorges de Chochlakies sont situées à l’extrême est de l’île. Pour y accéder, prendre la direction de Sitia si on arrive par l’ouest puis continuer vers Palekastro. De là, prendre plein sud en direction du petit village éponyme de Chochlakies. Un panneau indique l’accès aux gorges. Un petit parking permet de garer sa voiture. Il y a même un robinet d’eau potable. Ça c’est top ! J’ai rapidement repéré cette petite randonnée de 2 h car au bout des gorges, il y a une crique, une plage isolée où je vais établir mon bivouac, sous le ciel étoilé.

Chochlakies

A quelques mètres du parking, s’érige une petite chapelle. Juste avant, part un chemin plein est à travers les champs d’oliviers. C’est ici que commence la rando.

Chochlakies

Le ciel commence à s’ennuager quand je pars en fin d’après-midi. Mon sac est léger, 3 l d’eau et quelques vivres pour le soir et le lendemain matin. Je croise rapidement un berger avec sa katsouna, la canne en bois traditionnelle caractéristique des pâtres crétois.
L’entrée des gorges de profilent devant moi. Je suis ravi de découvrir un petit cours d’eau à l’entrée des gorges, ce qui est loin d’être toujours le cas en cette période de juin car les cours d’eau sont souvent déjà asséchés. Un oasis de végétation méditerranéenne verdoyante s’accrochent aux pourtours de la petite rivière. Le clapotis et le bruit strident des cigales achèvent ce beau tableau.

Chochlakies

Sur les gros cailloux polis, il me faut jouer de la prudence et de l’équilibrisme pour ne pas écraser à chaque saut ou pas, les innombrables jeunes petits crapauds verts (Bufotes viridis) affolés qui sautent devant moi. Dans les trous d’eau stagnante bordant les nombreux lauriers-roses, des milliers de têtards frétillent. Dans quelques semaines, ça va coasser dur dans un mois !

Chochlakies

La traversée du défilé des gorges est un enchantement. De hautes parois minérales rougeoyantes se dressent de chaque côté. Je vois des entrées de grottes sur les hauteurs qui ont peut-être été habitées. Des bêlements lointains sont amplifiés par l’écho des gorges. Les oiseaux sifflent des symphonies. Bourdons et abeilles butinent à tout-va. Ces lieux sont un vrai havre de ressourcement.

Chochlakies

Les parois perdent maintenant de la hauteur jusqu’à disparaître. Je progresse maintenant sur une large étendue végétale différente des gorges, tel des joncs épineux et des tamaris que j’aperçois au loin avec la mer en arrière plan. La plage de Karoumes s’étale devant moi sur toute sa largeur. Il n’y a personne.

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Une belle lumière de fin de journée est revenue faisant fuir les derniers nuages.
J’installe mon petit bivouac sur l’extrême droite de la plage et fais une visite des lieux du côté opposé. Sous les tamaris, une vieille table en bois, quelques vieilles chaises branlantes et des restes de feu annoncent des soirées joyeuses, et sûrement souvent arrosées, en ce lieu idyllique sous les étoiles. Je retourne vers mon campement de fortune pour aller manger de la poulpe et feuilles de vignes en conserves.

Chochlakies

En bivouac, n’importe quel met devient délice. Mais ici, dans ce lieu de quiétude absolue, je me nourris avant tout de la vision de cette étendue d’eau que le soleil couchant est en train de recouvrir. Le spectacle est féerique. Je suis toujours en extase devant un coucher de soleil en mer, quel qu’il soit.

Chochlakies

Entre temps, quelques personnes sont venues allumer un feu sur le côté opposé. Un petit bateau de pêche apparaît à l’horizon. Je me délecte de la douce nuit qui arrive, malgré quelques moustiques suicidaires qui me cherchent des noises.
Deux heures plus tard, mes lointains voisins quittent les lieux pour retrouver le sentier à la frontale. Je suis de nouveau seul.

La nuit est maintenant tombée. J’ai très envie d’un bain de minuit avancé de deux heures. Je plonge déjà les jambes mais je me vois mal y mettre le reste du corps car l’eau est un peu trop fraîche pour moi. La petite brise de mer qui s’est levée n’arrange rien.

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Allongé dans mon léger duvet, je scrute les étoiles qui apparaissent petit à petit. La constellation de la Grande Ourse facilement repérable va me suivre tout ce mois de juin. La clarté de l’atmosphère inonde le ciel de milliers d’étoiles qui se cachaient. J’aimerais voir de tels ciels plus souvent.

Chochlakies

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Je me réveille tôt dans la nuit. Le petit bateau de pêche a mis l’ancre dans la baie. Il est tout proche. De la lumière de pont, je distingue deux pêcheurs qui s’affairent. Que pêchent-ils ? Il restera ici jusqu’au petit matin. Il fait doux. Au-dessus de moi se dresse une merveille visible à l’œil nu, c’est la gigantesque voie lactée. Je suis comblé.

Le lendemain, le soleil levant me tire très tôt du duvet. Rapide petit dej de feuilles de vignes qui me restaient de la veille, je quitte les lieux pour retrouver le sentier des gorges. Ciel bleu matinal, la lumière est différente d’hier. La chaleur se fait déjà sentir. Je retrouve mon parking. J’ouvre le robinet « miracle » pour me mettre la tête sous l’eau et m’asperger le buste et les jambes à n’en plus finir.

Les gorges de Chochlakies m’ont conquis…

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