Rando/ Agia Irini (gorges d’)

Ayant pas mal randonné du côté de Sougia, j’avais jusqu’à maintenant délaissé les gorges d’Irini. Plus modestes que celles de Samaria, elles restent malgré tout « assez sauvages et peu fréquentées », j’avais lu dans un guide. On va aller voir ça alors !

Je prends le premier bus matinal à 7h à Sougia. Des randonneurs attendent déjà à l’arrêt. Je pensais être seul. Finalement, le bus part bien rempli. Je commence à me dire que la solitude ne va pas être de mise dans cette randonnée. Quand le bus arrive plus tard au niveau de l’entrée des gorges, le chauffeur lance un Agia un Irini ! à haute voix. Bizarre personne ne réagit, suis-je donc le seul à descendre ici ?

Un vieux couple d’allemand descend également finalement. J’ai compris, en fait, j’ai pris le bus qui emmènent à Xyloskalo les randonneurs qui souhaitent descendre les gorges de Samaria. Je suis bien ravi de cette nouvelle car je ne suis pas du tout un adepte des randonnées où il y a beaucoup de monde à mes côtés. Ce n’est pas du tout ma vision d’imprégnation dans la nature. Lorsque j’ai descendu les gorges de Samaria il y a quelques années, sorti du bus, je me suis empressé de doubler rapidement tout le monde à la descente à l’ouverture des gorges, pour être tranquille après et profiter du calme des gorges.

Je remonte un peu la route pour aller d’abord prendre un café dans une petite taverne. Les allemands me rejoignent et nous échangeons quelques mots sur cette surprise de n’être que trois à s’intéresser aux gorges d’Irini ce matin. La jeune patronne m’autorise à photographier l’intérieur de ses murs.

Puis c’est le départ pour la descente des gorges, à l’ombre. Une petite guitoune avec un gardien fait office de passage obligé pour payer les 2 € d’accès. Le sentier est très bien signalé avec des marques de peinture rouge parfois à outrance. Vraiment impossible de se tromper dans l’itinéraire.

Derrière l’intérieur des gorges baignées dans l’ombre matinale, se découpe un ciel bleu qui contraste avec les hautes falaises aux couleurs ocres orangés et traînées grises.

Platane d’orient

Je découvre ici une espèce d’arbre qui est légion ici, le platane d’Orient. Son tronc prend souvent des formes entrelacées surprenantes presque surnaturelles. Des odeurs multiples de plantes, des tapis éclatants de lauriers roses, des cyprès et érables, ces gorges sont un enchantement. J’arrive maintenant à un secteur où les roches sont érodées et polies par l’eau. Combien de milliers d’années pour en arriver là ?

L’eau a poli la roche au fil des millénaires

Quelques petits passages où il faut s’aider des mains. Je respire souvent profondément pour remplir mes poumons de ce bon air. Il n’y a de son ici que celui de la nature. Je reconnais le cri du faucon pèlerin qui passe au-dessus de moi. Un calme olympien.

Arum Dragon (Dracunculus vulgaris)

Je reste admiratif sur l’aisance des pins à s’accrocher et pousser aux endroits les plus improbables des raides parois de ces gorges qui se rétrécissent à présent.

Les pins s’accrochent à la vie

Les rayons du soleil me rattrapent déjà. J’arrive désormais à la fin de la descente de ces gorges d’Agia Irini, la taverne Oasis si bien nommée boucle ce premier tronçon. Il n’y a plus d’ombre maintenant. Partout, des oliviers, des oliviers.

Je me dois rejoindre un petit bout de route asphaltée jusqu’au croisement avec la route qui monte à Livadas. C’est une petite route cahoteuse peu fréquentée, bordée d’arbres plus beaux les uns que les autres. J’arrive ensuite au mémorial en hommage aux crétois déportés et morts dans le camp de concentration autrichien de Mauthausen. Trop de noms…

Le mémorial crétois

Je rejoins maintenant le lit asséché de la rivière Ageriniotis. Je n’ai plus qu’à suivre ce dédale de pierres et cailloux polis jusqu’à Sougia. Le soleil tape dur en cette fin de matinée. La journée promet d’être encore belle…

Laisser un commentaire